Des vestiges néolithiques et gallo-romains
La commune de Saint-Jean-Le-Vieux révèle des empreintes d’occupation très anciennes. Ainsi, près de 3000 vestiges datant du néolithique moyen (4800-3500 av. notre ère) jusqu’à l’époque gallo-romaine (IIème siècle avant JC) ont été découverts sur son territoire par une équipe de l’INRAP en 2008. Cette découverte a été réalisée à l’occasion de fouilles préventives décidées avant la création d’un bassin de rétention d’eaux de ruissellement en amont des carrières.
Les passionnés de préhistoire peuvent d’ailleurs consulter cette synthèse des recherches de l’INRA en cliquant sur ce lien.
L’histoire moyenâgeuse de Saint-Jean-le-Vieux
Saint-Jean-le-Vieux tient son nom de son église paroissiale dédiée à Saint Jean-Baptiste. La plus ancienne mention de notre commune, alors appelée Vicus subtus Varey date ainsi de 1325. Son nom a ensuite changé pour devenir en 1436 Sanctus Johannes de Vico, puis Saint Jehan de
Vieu en 1589. Cette histoire fait apparaître, d’une part que le village a dépendu, jusqu’à la Révolution, de la seigneurie de Varey, d’autre part que son nom était à l’origine : Saint-Jean-le-Vieu (sans X), c’est à dire « le village (vicus) de Saint-Jean ».
A partir du XVIIe siècle, on trouve : Sanctu Johannes Vetulus (1671) car, par analogie auditive, « Vieu » s’est transformé en « Vieux », ce qui peut s’admettre, Saint Jean-Baptiste pouvant être considéré comme le plus vieux Saint Jean.
Varey au cœur des luttes féodales
D’après certains historien, le petit hameau du Varey, situé à l’est de Saint-Jean-le-Vieux, tirerait son nom d’un ancien héro gaulois, Var. Ce nom aurait un rapport au bruit, au tumulte. Si les preuves manquent reconstituer ce passé gaulois, il est en revanche certains que le hameau de Varey a été le théâtre de retentissants conflits à l’époque médiéval. Gardant l’entrée de la gorge de l’Oiselon et dominant la plaine de l’Ain, la colline Varisse présente qui présente un grand intérêt militaire, était sans doute destinée à connaître un destin houleux…
L’existence du château de Varey, sur cette colline de Varisse, est attestée depuis 1150. Il est toutefois probable qu’au moins une tour de guet existait antérieurement. Ce château fut un point stratégique durant les guerres féodales qui firent rage dans la région. Pour rappel du contexte historique, les comtés de Savoie, de Genève, du Dauphiné et plusieurs petites principautés – Thoire-Villars, Beaujeu, Valentinois, Faucighy,… – se sont progressivement constitués en se détachant du Saint-Empire romain germanique dont l’autorité s’affaiblissait. La forteresse de Varey, une des plus impressionnantes du Bugey, pouvait surveiller la route importante de Lyon à Genève. C’était donc un lieu convoité pour les seigneurs, une place forte qui offrait à son propriétaire un prestige symbolique, et un avantage militaire défensif certains.
C’est dans ce contexte que la bataille de Varey a eu lieu en 1325. Elle opposa deux des plus puissants comtés, les Dauphinois et les Savoyards. La guerre delphino-savoyarde aurait commencée en 1234 d’après le médiéviste Bernard Demotz. Cette autre guerre de cent ans connaîtra son point d’orgue en 1325 avec cette fameuse bataille de Varey. Un jeune Dauphinois de 16 ans Guigues VIII du Viennois remportera ce jour là la bataille sur des adversaires pourtant expérimentés, et repoussa les savoyards du château de Varey.
Des reconstitutions de cet affrontement spectaculaire ont déjà été réalisés, comme celle de la compagnie des Lacs D’Amour en 2008.
Né à Neuville-sur-Ain en 1950, Jacques Ruty passe son enfance à Saint-Jean-le-Vieux. Après l’obtention d’un bac technique-mathématiques et une formation technique supérieure, il devient cadre dans la fonction publique. Amateur de radio-électronique et d’informatique, mais également d’histoire régionale et de généalogie, sa retraite le ramène à Saint Jean-le-Vieux pour se consacrer principalement à l’histoire locale en participant activement à l’achèvement du pré inventaire du canton de Poncin, particulièrement la commune de Saint-Jean-le-Vieux. Pour parfaire ses connaissances historiques locales, il acquiert des compétences en paléographie permettant de lire les anciennes minutes notariales conservées aux Archives départementales. Au fur et à mesure de ses lectures, il partage le fruit de ses découvertes sous forme de chroniques, publiées régulièrement sur Internet. Regroupées ensuite par thèmes sous forme d’éditions plus conséquentes, on lui doit : Anciennes usines à eau de Saint-Jean-le-Vieux, Saint Jean le Vieux délibère 1790-1921 : une synthèse chronologique des délibérations du Conseil municipal, La commende de Jean de Cussigny 1614-1634, qui retrace la gestion et l’état calamiteux de l’abbaye d’Ambronay à cette époque, enfin Au mandement de Varey 1695-1789 : description et fonctionnement des institutions et de la société composant la Châtellenie de Varey..
Saint-Jean-le-Vieux et la République
Sous la Révolution, entre novembre 1793 et janvier 1795, le village fut renommé le Vieu d’Oiselon. En effet, les noms de villes, villages, hameaux qui évoquaient des noms de « saints » furent supprimés.
A partir de 1790, Saint-Jean-le-Vieux fit partie du canton d’Ambronay et du district de Saint-Rambert-en-Bugey, puis, dès 1806, du canton de Poncin et de l’arrondissement de Nantua.
Les férus d’histoire se délecteront de la lecture des Chroniques de l’Oiselon de Lucien Pérouse, dont nous vous fournissons quelques extraits consultables en cliquant sur les liens présents dans cette page.
Extrait des Chroniques de l’Oiselon de Lucien Pérouse (1er parution en 1995)
Premières élections municipales à Saint-Jean-le-Vieux – 1er février 1790
La Garde nationale de Saint-Jean-le-Vieux – 24 juin 1790
Le projet de transformation en cure thermale -17 janvier 1820
Saint-Jean-le-Vieux durant la seconde guerre mondiale
Si Saint-Jean-le-Vieux était dans la zone libre jusqu’au 1er mars 1943, la seconde guerre mondiale fut comme dans toute la France, une période difficile. Le témoignage de Marie Fournier nous replonge dans cette époque trouble avec des histoires vécues d’hommes tombés au front, de restrictions alimentaires et d’occupation d’une armée étrangère vivant chez l’habitant.